PEINTURES SUR PAPIER HOLLANDAIS
Notes sur Effeuilllages sur papier hollandais
L’utilisation de vieilles cartes scolaires, des planches provenant d’une Ă©cole d’horticulture flamande ou hollandaise ordonne la composition de chaque rĂ©alisation. On y retrouve une organisation souvent gĂ©omĂ©trique largement et volontairement perturbĂ©e par le dessin et le jeu colorĂ©.  On pensera bien sĂ»r Ă Pierre Alechinsky avec l’utilisation d’un support en papier historiĂ©, une mĂªme posture dans le travail, debout, papier au sol, usage de pinceaux chinois, d’encre et de peinture acrylique. Ce rapprochement est en fait superficiel, bien simpliste car aucun apprentissage calligraphique n’est revendiquĂ© ou souhaitĂ©, aucun automatisme total ne guide l’exĂ©cution, aucune narration ou fiction n’est recherchĂ©e in fine, les dessins et textes noirs du support peuvent mĂªme disparaĂ®tre. Outre le fait de laisser voir ou entrevoir quelques feuillages, chaque tableau est avant tout et « essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblĂ©es », comme l’a si bien dit le peintre Maurice Denis (1870-1943). Il y est justement question d’ordre, d’ordre gĂ©omĂ©trique bien souvent avec la prĂ©sence rĂ©gulatrice d’un quadrillage, d’un cadre dans lequel les formes vĂ©gĂ©tales et les couleurs transparentes viennent y mettre du dĂ©sordre, du chaos. Quand Ă l’ordonnancement colorĂ©, il y est construit, couche après couche, geste après geste, laissant advenir surprises et subtilitĂ©s, dans une grande libertĂ©.Â
Ces « papiers hollandais », planche après planche, constituent une forme de credo  du créateur quand la peinture rejoint le motif apparent, le prétexte, quand le feuillage est rigueur et liberté, ordre et désordre, ombre et lumière, immobilité et mouvement.
Ces Effeuillages sur papiers hollandais, sont manifestement peints avec une grande jubilation qui peut Ăªtre communicative, du moins peut-on l’espĂ©rer !