BIOGRAPHIE

JEAN-JACQUES PIGEON


Il commence à dessiner très jeune en s’inspirant de la nature qui l’entoure. Dans les années 1970 il découvre la bande-dessinée alors en pleine effervescence, des auteurs italiens comme Hugo Pratt ou Guido Crepax l’intriguent. Mais les codes de la bande-dessinées sont trop étroits. En 1979, l’exposition Pierre Soulages au Centre Georges Pompidou à Paris est une révélation et va le projeter dans l’art contemporain. Sa rencontre avec un artiste peintre, qui réalise des oeuvres géométriques en noir et blanc, proche des groupes B.M.P.T et de Ja-Na-Pa et qui lui enseigne les leçons du Bauhaus dans le cadre d’une école d’arts appliqués va être déterminante. Il lui fait découvrir les oeuvres de Simon Hantaï, ceux de Support-Surface, la peinture de l’Ecole de New-York et les Minimalistes des Etats Unis ; il réalise ses premières peintures intitulées «hantaïeries pollockiennes». Il s’interroge «naturellement» sur les enjeux et finalités de l’art à travers une pratique personnelle et fait des études à l’université Panthéon-Sorbonne de Paris, qui se concluent par une thèse de doctorat en Science de l’Art sur la dualité en peinture.

Fort de ses rencontres et apprentissages et persuadé que l’art est avant tout un champ d’expérimentations, il poursuit un travail de recherches rendues visibles par des séries d’oeuvres diverses. Si Noeuds et carré(s), Balustres, et Verticales des années 1990 témoignent de ces rencontres et études, il va s’en suivre des oeuvres marquées par une volonté de «désapprentissage» au profit d’une pratique où le sensible sera primordial. C’est dans le «végétal» qu’il trouve cette possibilité comme en témoignent Fleurs, Brindilles et Effeuillages. Parallèlement, trouvant le cadre du tableau trop étroit, depuis 2000 il expérimente et construit des oeuvres à partir de branches et brindilles, en relation avec des espaces spécifiques (L’émoi de Narcisse au Parc Floral de Haute Bretagne en 2003, Hommage à Brouage pour la cité fortifiée de Brouage en 2006, Les Parenthèses de la Vierge dans la chapelle des Alleuds à Louvaines (Maine et Loire), Fauldes pour le Centre d’art contemporain du Luxembourg belge en 2009, In memory dans l’Hôtel Huger à La flèche (Sarthe) en 2012). Dans ses réalisations, quelles soient picturales ou sculpturales, il pose la question récurrente du décoratif qui hante toujours  l’art.

« Je veux rejoindre la fluidité du monde en m’intéressant – sans le savoir -, dans un esprit proche du « monde flottant », de l’Ukiyo-e de l’époque d’Edo au Japon, à ces feuilles, ces brindilles, ces fleurs pleines d’insignifiance et mais qui peuvent dire tant de choses de nous-mêmes ».

Très actif, il expose principalement en Europe et en Asie et ses résidences artistiques lui permettent de réaliser des oeuvres pérennes (commandes privées et publiques) ou éphémères, à chaque fois singulières et interrogeant les lieux qui les accueillent.